Caractérisation du métabolome sérique dans les cinq semaines précédant la reproduction chez la chevrette

L’âge des chevrettes à la première mise-bas a un effet sur les performances de croissance et la production laitière mais également sur les performances de reproduction des primipares. En France, les éleveurs et éleveuses des races Alpine et Saanen utilisent deux critères de mise à la reproduction : les chevrettes doivent avoir au moins 7 mois et peser plus de 30kg (soit 50% du poids adulte). Une meilleure caractérisation du stade de maturité sexuelle pourrait permettre de définir des stratégies de reproduction adaptées et améliorer la réussite de la reproduction et la conduite de la lactation. Le métabolome est la signature d’un état physiologique et pourrait permettre de caractériser le stade de maturation sexuelle. Notre objectif était d’analyser le métabolome sanguin des chevrettes avant la première mise à la reproduction afin de caractériser l’évolution des métabolites pendant la phase finale de maturation sexuelle. 20 chevrettes Alpines âgées de 6 à 7 mois, nées en février et issues de reproduction en saison sexuelle dans le dispositif expérimental Patuchev ont été utilisées. Des prises de sang hebdomadaires ont été réalisées pendant les cinq semaines précédant l’introduction des boucs en septembre. Des dosages de progestérone et l’analyse du métabolome par Spectrométrie de résonance magnétique du proton (SRM) ont été réalisés sur les sérums. Toutes les chevrettes avaient bien atteint la puberté puisque toutes ont été gestantes suite à la reproduction. L’analyse du métabolome a permis l’identification de 109 bandes spectrales dans le sérum. La comparaison des profils métaboliques entre semaines avant contact avec les boucs a mis en évidence six métabolites discriminant la semaine 5 (juste avant l’introduction des boucs) des semaines 1, 2 et 3 : glucose, citrate, créatinine, 3-hydroxy-isobutyrate ainsi que deux bandes non identifiées. En particulier, les niveaux de citrate et de 3-hydroxy-isobutyrate ont significativement évolué pendant la maturation sexuelle, avec une diminution significative du 3-hydroxy-isobutyrate la semaine 5 et une augmentation significative du citrate les semaines 4 et 5. Cependant, l’absence de variabilité en matière de résultats de fertilité (toutes les chevrettes sont devenues gestantes avec peu d’écart de début de gestation), ne nous a pas permis d’établir un lien clair entre ces profils métaboliques et les performances de reproduction. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour vérifier la pertinence de ces métabolites comme biomarqueurs de la précocité sexuelle.

Livestock Science DOI : 10.1016/j.livsci.2021.104572